Nouvelles

Éditions GOPE, 204 pages, 11 x 17 cm, 15.75 €, ISBN 979-10-91328-53-1

vendredi 8 mars 2019

On en parle sur Babelio

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kobaitchi
3.5/5 ★
La couverture, très simple, ne me donnait pas plus envie que ça, mais ma première très bonne expérience avec les éditions Gope (Priya) a enclenché ma curiosité vis-à-vis de ce titre. Et c’est comme ça que, comme bien souvent, un livre pas du tout au programme et d’un auteur qui m’était jusqu’alors inconnu, s’est retrouvé entre mes mains.

Autant l’admettre tout de suite et mettre ça derrière nous, j’ai failli laisser tomber ma lecture plusieurs fois. Même si je reconnaissais une grande qualité d’écriture à l’auteur, sa façon d’aborder les thèmes des premières nouvelles me dérangeait un peu.

Il est parfois bien difficile de savoir si un personnage pense ou non comme son auteur, plus encore quand les thématiques abordées, de front, pour ne rien arranger, sont aussi touchy.

Un poil raciste, un peu transphobe, un brin misogyne... On ne partait potentiellement pas sur de bonnes bases lui et moi. Mais j’ai décidé de m’accrocher, je voulais au moins découvrir quelques protagonistes de plus, voir s’ils sortaient du même moule ou si un vent de fraîcheur allait souffler sur Bangkok, emportant Farangs et poissons-chats sur son passage.

Et en fait... oui. Les nouvelles se succèdent et les nouveaux héros prennent le pas sur les premiers. Ils sont toujours bourrés de défauts, tantôt absurdes ou égoïstes, mais le charme opère pourtant et l’impression mi-figue mi-raisin du début s’estompe petit à petit, à mesure que l’on s’aventure dans les campagnes ou les grandes villes thaïlandaises.

Cyril Namiech dépeint ici une galerie de portraits humains. Dans tout ce que ce terme a de positif autant que négatif. Des destins qui se croisent, des hommes et des femmes qui s’aiment, se méprisent, se défient ou s’ignorent.

On sent la passion qui l’anime pour ce pays et ses habitant.es, et c’est peut-être pour ça qu’en fin de compte ça fonctionne.

Une découverte à plutôt classer parmi les bonnes surprises même si on ne partait pas gagnants dès le départ.

Bouvy
3/5★
J’ai reçu ce livre dans le cadre de Masse Critique et je remercie Babelio et les éditions GOPE pour me l’avoir confié. le livre est au format poche, la couverture blanche est illustrée d’un bonze qui balaye entouré de deux poissons-chats. La couverture ressemble presque à un blason héraldique. La bure du moine est de couleur gueules et le moine est sans visage. Mystère ou anonymat ? C’est à la lecture qu’il va falloir le découvrir.

D’emblée, à la première nouvelle, nous sommes dans l’ambiance. « Excite exotique », érotisme décalé, un rien pervers et un rien moral, nous voilà plongés dans des contes érotiques qui fleure bon l’exotisme. Rien de vraiment pornographique, juste assez salace pour laisser courir l’imagination du lecteur, un rien scatologique ou parfois urologique, pas toujours très propre mais souvent drôle. J’avoue, les nouvelles, en général, c’est pas trop ma tasse de thé. Hélas, même en infusion thaïlandaise, j’ai du mal à apprécier. J’ai trouvé le ton badin, amusant, enrobé d’un bon style littéraire mais je ne suis pas fan de ce livre. L’inconstance entre certaines nouvelles, l’impression de passer du coq à l’âne et aussi celle de lire des histoires inachevées. Pourtant, l’auteur brasse large. Parfois à la limite du fantastique, du fantasme inavoué, n’hésitant pas à nous emmener sur des terrains aussi minés que le transgenre ou le tourisme sexuel, que ce soit le vieux pervers en quête de retrouver sa virilité ou de la cougar en recherche de la sensation forte et musquée. Certaines nouvelles doivent être prises au second degré, au risque de croire qu’elle sont à la limite du racisme ou de la promotion de la Thaïlande comme merveilleuse terre de vacances sexuelles. Parfois, je me demande même si ce livre est érotique. Tout au plus grivois, coquin mais érotique ? J’ai aussi eu la sensation que c’était parfois post-colonial, mais je me dis : « second degré, second degré », on doit pouvoir rire de tout.

Bref, les Occidentaux sont obsédés par la Thaïlande pour le sexe, les Thaïlandais et Thaïlandaise par les Occidentaux pour l’argent, et pourquoi pas grâce à leur obsession du sexe ? J’ai aussi eu l’impression que forcément, en Thaïlande, « sex is money ! ». Où donc est passée la séduction, cette clef de l’amour ou de moments ludiques à s’envoyer en l’air, juste parce qu’on se plait. Bref, un peu contre l’avis d‘autres lecteurs visiblement emballés par une écriture qui reste belle, je n’apprécie que modérément le fond et puis, comme dit plutôt, moi et les nouvelles…


CallieTourneLesPages
4/5★
Je découvre grâce aux MC de janvier ces textes exotiques et dépaysants. Merci.

Succession de nouvelles parfois très crues, souvent amusantes et toujours poétiques. L’auteur nous permet, de manière décalée et originale, de découvrir une partie de la Thaïlande. C’est avec beaucoup d’humour mais aussi de pudeur cachée dans les obscénités que la Thaïlande se découvre.

Ma nouvelle préférée Old Girl. A croire que le champ d’à côté est forcément plus vert on se laisse happer par les sirènes de la gloire, et patatras la vie nous rappelle à notre réalité.